mercredi 11 mars 2009

Le bourget 2009, we did it !

Le 14 février dernier, alors que je vérifiais ma cabine à l'embarquement d'un Madrid-Paris, un joli ptit couple - Susana et Arnaud - m'est apparu au 4ème rang. Treize mois que nous nous étions point vues avec Susana, les retrouvailles furent chaleureuses. Durant le vol, nous bavardâmes boulot-chiffons et ... pilotage bien évidemment ! A ce sujet, Suz me fit part de son projet de se poser au Bourget à l'occasion de la journée des femmes de l'air. Initialement accompagnée d'Anaïs, elle me proposa gentiment de les rejoindre pour participer à cette journée. "Avec joie, pardi !!" répondis-je.

Après vérification de mon planning pour la disponibilité du 7 mars, le rendez-vous fut fixé à Chavenay ce même jour à 07h45.
Tout comme Susana, je me suis mise à scruter la météo durant les quelques jours avant l'évènement. Avec ma chance du moment - créneau de pilotage annulés pour cause de météo capricieuse - j'étais plutôt pessimiste et ça n'a pas raté : la veille, les tafs annonçaient un plafond et une visi incertains...

Le rendez-vous resta inchangé et je fut la première à arriver sur le terrain encore fermé, suivie de près par une "petite brune aux cheveux courts et un blondinet" nommés Anaïs et laurent, eux mêmes suivis par Captain Susie, Arnaud et leur fournée de pains au chocolat (miam!). Les avions furent sortis un à un avant de se retrouver autour d'une table pour parler du programme de la journée. Susana avait prévu les choses en grand et nous offrit à Anaïs et à moi-même un super-fly-book avec logs de nav, cartes vac, vues aériennes, mémos avion et autres infos utiles pour notre navigation, le tout avec en bonus un crayon rose pour Anaïs (détail important) et vert pour moi-même. Roy-al ! Ensuite, la décision fut prise de préparer l'avion et de faire le plein pour être prêtes à partir. Le démarrage du moteur fut laborieux, les pompes à essences annoncées (à tort heureusement) hors-service par la tour. Plus grand chose de pire ne pouvait nous arriver... Finalement, le plein fut fait rapidement et nous rejoignîmes les garçons au parking pour une tournée générale réconfortante de viennoiseries. Enfin, après consultation du bureau météo du Bourget et de l'Atis de Lognes, la décision fut prise de partir.
Susana, seule brevetée à bord, s'installa aux commandes avec son log de nav sur les genoux. Anaïs, s'assit à gauche équipée de sa carte IGN et du GPS gracieusement prêté par Arnaud. Quant à moi, à l'arrière, j'avais également ma carte IGN sur les genoux. Sans douter une seconde des qualités de pilote de Susana, 3 paires d'yeux valent mieux qu'une, paraît-il...
Une fois en l'air, nous retrouvâmes de loin les garçons qui avaient décollé 10 minutes avant nous. L'attérissage au Bourget étant uniquement réservé aux femmes, il était convenu qu'ils nous "suivent" sur une partie du trajet avant de rebrousser chemin vers Chavenay et nous rejoindre ensuite en voiture. Cette petite ballade commune fut fort sympathique et je put découvrir des paysages qui jusqu'ici m'étaient inconnus.
Etant basée à Lognes, mon terrain de jeu s'étend plutôt du côté de l'est et du sud-est parisien. D'ailleurs, c'est justement le cap de Lognes que nous devions prendre, escale technique obligatoire avant l'entrée en classe A. Après une pause de 20 minutes et un roulage de 30 minutes (traffic régulé par Le Bourget), notre valeureux Robin s'élança sur la piste 26 en quête des points E1 et E2 puis de la piste 03 du Bourget. Cette étape fut dense, presque sportive pour notre pilote : décollage et début de tour de piste sur un terrain inconnu, fréquence de Lognes à quitter, visualisation de la gare de vaires, prise de contact avec Le Bourget, passage des points E1 et E2 avec en prime un hélico à doubler, négociation d'une base en 03, le tout en à peine 10 minutes ! Mais la récompense est quasi immédiate : un joli ruban d'asphalte mythique où tant de Grands aéronefs et pilotes se sont posés (ou plus concrètement, une sacrée autoroute bien large et bien longue pour notre petit Robin). Susana est moyennement satisfaite de son atterrissage mais la vision d'une petite voiture orange prénommée "follow me" lui redonne rapidement le sourire. Ce petit luxe nous permettra de manoeuvrer efficacement dans ce dédale de voies et de hangars pour rejoindre notre parking sur lequel nous attendent... des placeurs ! Elle est pas belle la vie ?
A peine le pied posé sur le tarmac, une magnifique rose blanche nous est offerte. Les flashes crépitent, les caméras tournent, il ne manque plus que le tapis rouge et on se croirait à Cannes ! Nous prenons le temps d'aller à la tour de contrôle déposer le plan de vol du retour avant de revenir au parking où trône un impérial mirage 2000 flanqué d'un Alpha Jet à ses côtés. Toutes les femmes pilotes sont là. Susana prend le temps de bavarder, un bonjour par-ci, un petit mot par-là. De mon côté, j'aperçois les garçons derrière les grilles et décide d'aller les retrouver. Quant à Anaïs... Mais où est Anaïs ?? Après quelques secondes de recherches, j'aperçois notre accolyte (déjà) juchée sur les flancs du mirage à échanger avec Céline Couchet, navigateur de vol, alors assise aux commandes. Anaïs observe, questionne, s'émerveille... Une vocation est née ! Quelques instants plus tard, c'est à mon tour de monter. Je tenais vraiment à voir la composition du tableau de bord qui, somme toute, reste "déchiffrable". Ce qui m'impressionna le plus reste le siège imposant du pilote, un énorme pavé dont on comprend vite la force de propulsion en cas d'éjection.
Passé cet épisode militaire, nous nous mettons en route vers le restaurant improvisé sur la mezzanine d'une des salles du musée. Un buffet nous y attend. Pour y accéder, il faut montrer patte blanche et après vérification des identités, un petit sac nous est remis. A l'intérieur, nous y trouvons magazine, cd, stylo high-tech, porte-clef, poster et ce qui me ravit le plus, un tout petit morceau du fuselage du concorde - j'adore cet avion ! A table, nous retrouvons Emmanuelle et Nathalie venant de Chavenay elles aussi. L'instant entre femmes pilotes est agréable, les discussions sur nos vies et nos expériences vont bon train.
L'après-midi est consacré à une conférence sur les femmes de l'air, plus ou moins célèbres : Valérie André, Catherine Maunoury, Alexandra Jolivet... Le clou du spectacle : notre Susana nationale y a été conviée pour faire part de son expérience en tant que PNC, pilote privée et présidente de l'amicale France DC3. Un exercice qu'elle relèvera avec brio !
L'après-midi touche à sa fin et il est temps de penser à rentrer à Chavenay. De plus, la météo est loin d'être au beau fixe. Les filles m'octroient gentimment quelques minutes pour aller visiter les 2 concordes entreposés dans les hangars pour le compte du musée. Accompagnée d'Arnaud et de Laurent, je découvre enfin l'intérieur du supersonic. L'oiseau est fin, 2 sièges de chaque côtés de l'étroit couloir, lui-même à peine plus haut que nos têtes. Les galleys aussi ne sont pas larges. En tant que PNC, j'imagine aisément la teneur du travail de mes collègues sur cet avion.
Sur le chemin du tarmac, nous passons quelques instants devant une caméra pour livrer à chaud nos impressions de la journée, posons fièrement devant les derniers objectifs et rejoignons notre Alpha Tango qui est... seul ! Notre trio sera le dernier équipage féminin à quitter le Bourget. Décollage sur la piste 21, nous retournons à Chavenay via les points W1 et W2, travers Pontoise. La boucle est bouclée. Bravo Susana pour cette belle navigation francilienne.
A l'aéroclub, nous retrouvons dans un timing quasi parfait les garçons. Le carnet de route rempli, nous en profitons pour nous poser quelques instants et échanger sur cette journée riche en émotions. Nos sourires et nos silences en disent long sur nos impressions. C'est décidé, nous reviendrons l'an prochain, non plus à 3 dans le même avion mais chacune aux commandes du sien !

3 commentaires:

Ptite Pilote a dit…

Sandrine, tu es une chef ! A très vite :o)

Anonyme a dit…

Je n'en reviens toujours pas d'être un "blondinet"... Déjà par ce que je ne suis même pas blond :)

Bravo pour le récit néanmoins. J'espère que tu as pu voler aujourd'hui !

Bises

Anonyme a dit…

Et bien... Elle est belle l'intégratino d'OpenID. Ca m'apprendra :)